mercredi 16 novembre 2005 par Anne Querrien
La division de la ville entre zones pour citoyens inclus et zones pour exclus est devenue la pierre angulaire d’une importante littérature sur la ségrégation dans les villes, et un problème majeur pour les hommes politiques à tous les niveaux de l’Union européenne.
La ville est le produit de processus historiques dans lesquels sont impliqués de multiples acteurs, qui, quelles que soient les différences de contextes culturelles, appartiennent aux trois sphères de la société civile, du marché et de l’Etat.
Les villes sont créées et gérées par des décisions et des actions dont l’initiative revient aux gouvernements nationaux et locaux, aux banques et aux entreprises, aux citoyens et aux associations.
La planification urbaine a essayé d’améliorer la coordination de ces acteurs et de réguler l’usage du sol et la construction.
Mais si on n’intègre pas l’ensemble des parties prenantes au processus de décision, et sans un large consensus entre toutes les parties prenantes, la fabrication de la ville ne peut pas obéir à un plan rationnel.
La durabilité par exemple n’était pas un objectif de la planification urbaine, et le caractère vivable était moins important que les opportunités pour la concentration du capital, de la richesse et des travailleurs.
L’environnement a été pollué, les ressources naturelles ont été saccagées, et l’espace pour les loisirs et le plaisir est devenu rare. Les pauvres ont été concentrés dans des espaces où l’égalité des chances ne pouvait être respectée.
La division de la ville entre zones pour citoyens inclus et zones pour exclus est devenue la pierre angulaire d’une importante littérature sur la ségrégation dans les villes, et un problème majeur pour les hommes politiques à tous les niveaux de l’Union européenne.
Pour combattre la polarisation sociale et la fragmentation culturelle et politique qui en découle de nouvelles modalités de politique urbaine sont apparues, qu’on rassemble couramment sous le label de urban governance, sauf en France où on parle de politique de la ville. Cette nouvelle manière de mener la politique urbaine consiste à impliquer l’ensemble des partenaires pertinents, sur une base très large, à soumettre les décisions au débat démocratique, et à rechercher l’efficacité par le consensus.
En Grande Bretagne les chefs d’entreprise occupent une position éminente parmi ces partenaires, on parle même de business led partnerships, de partenariats conduits par le milieu des affaires, comme dans les UDC, Urban development corporations mises en place par le gouvernement de Margaret Thatcher pour conduire le renouvellement urbain, et dont la plus célèbre est la LDDC, London Docklands development corporation. En France, dans un contexte marqué par les récentes lois de décentralisation, le partenariat concerne les différents échelons de gouvernement du national au local, les banques ne sont impliquées que dans le cas particulier de la Bnaque d’état qu’est la Caisse des Dépôts et Consignations.
Cependant la politique de la ville comme l’urban governance entendent traiter la polarisation sociale, produire la cohésion nationale, par des procédures conduisant au consensus entre les
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La division de la ville entre zones pour citoyens inclus et zones pour exclus est devenue la pierre angulaire d’une importante littérature sur la ségrégation dans les villes, et un problème majeur pour les hommes politiques à tous les niveaux de l’Union européenne.