La trace n’est pas qu’une ancre ; imparfaite, mystérieuse, fascinante et en devenir, elle est ligne de fuite en germination.
L’exploration de la mémoire peut projeter dans un passé familier (ou pas tant que cela), donner un ancrage géographique dans un passé en ébranlant le présent, démultiplier ce présent en ouvrant des brêches sur les pas d’inconnus. Il est beaucoup question de disparition, mais pas de nostalgie : la trace n’est pas qu’une ancre ; imparfaite, mystérieuse, fascinante et en devenir, elle est ligne de fuite en germination.
Concerto pour barres à mine en Forêt de Fontainebleau (père et fils prennent la pose à l’heure de la pause)
La Forêt de Fontainebleau était autrefois ponctuée de carrières de grès, notamment dans le massif des Trois Pignons, entre Arbonne et Courances - l’exploitation ayant cessé vers 1983. Ici, parmi ses collègues Portugais, Italiens ou Slaves, mon grand-père Jan Kalina a usé ses poumons et ses mains jusqu’à la fin des années soixante, taillant ces blocs que nous trouvons encore, parmi ponts, pavements et bordures de trottoirs.
Voici un ravaudage tirant des fils ténus entre les mémoires et quelques photographies extraites de l’érosion temporelle.