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La métropole est à la multitude ce que, autrefois, l’usine était à la classe ouvrière : à propos d’un vieux dicton et des certaines expériences de lutte plus proches.
lundi 16 janvier 2006, par
On commence à se rendre compte de l’intensité avec laquelle les facteurs politiques investissent et construisent la vie-même et la production de richesse (comme la reproduction des populations), et à quel point, pour ces déterminations, la politique est indispensable.
Mais la gauche ne le comprend pas. Donc, il faut entendre le grondement de la bataille (Foucault).
1. L’expropriation du « commun »
Dans la catastrophe de la gauche européenne, en conséquence de la chute du mur de Berlin, il y a vraiment trop d’éléments : on les connaît. D’une manière générale, ils doivent être reconduits à une perception figée de la composition sociale et politique des classes. Pour l’homme de gauche, cette perception reste (en mettant les choses aux mieux) celle de l’ouvrier fordiste et des classes moyennes productives, et dernièrement surtout celles-ci - même si avec de nouveaux éléments, comme par exemple l’assomption de certains paramètres, toujours plus « biopolitiques », d’évaluation du social.
On commence à se rendre compte de l’intensité avec laquelle les facteurs politiques investissent et construisent la vie-même et la production de richesse (comme la reproduction des populations), et à quel point, pour ces déterminations, la politique est indispensable. En effet, biopolitique est ce « commun » (sites du savoir, structures métropolitaines, langages et modes de vie) qui constitue la plus part de notre existence. Le discours du nouveau « parti démocratique », dans ses expressions toujours plus banales, se caractérise (à la manière blairienne) par la tentative de diriger et/ou contrôler le processus violent de différenciation biopolitique des structures du revenu qui traverse la société libérale.
Les « démocrates » italiens, s’adaptent à ce modèle. Et donc, ces nouveaux paramètres ne sont pas posés pour affirmer le « commun », mais pour le dissiper, non pas pour accueillir le « nouveau », mais pour le confondre. Cela pèche par la base. Or, nos démocrates de gauche, n’ont plus aucun référent réel de classe ou social, auquel s’adresser. Les « classes moyennes » ont rendu justice à l’« ouvrier social » : certes, mais il n’y a personne qui produit de la lutte dans cette nouvelle perspective. C’est l’autonomie du politicien, des médias et du babillage qui triomphe.
Telle, est la condition du débat à l’intérieur du parti politique démocratique. Il faut conquérir l’équilibre biopolitique du social. S’agit-il d’un objectif ou d’une collocation politique ? Alors, ne pourrait-on pas douter que le centre puisse être un vide ou même un abîme ? En effet, si on leur demande (aux démocrates de gauche) pourquoi font-ils ceci ou cela, ils restent muets, et les faire parler revient à leur enlever une dent.
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